Prends ta barque

OUVERTURE – ENVOI Page : B. Gschwind

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  • Références de la partition:

    Cote SECLI: T14-88
    T: Gschwind
    M: Bayle
    Ed: Chantons en église

Paroles :

Prends ta barque

R.Prends ta barque, Dieu t’appelle à passer sur d’autres rives.
Prends ta barque, et puis va, où l’Esprit te conduit.

1.Pars, sur des routes nouvelles,
Va plus loin que l’horizon,
Dieu t’appelle à aimer.
Sois un signe d’Evangile,
Pour donner le souffle de Dieu
à ceux qui cherchent sa présence.

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Documentation:

Prends ta barque…

La mer dans la Bible est le symbole du monde. Le monde qui vit sans Dieu. Un monde qui bouge, qui n’est pas sûr. Tel que notre monde moderne où tout est mouvant, rapide, éphémère. La barque est le symbole de l’Église, la barque de Pierre, ou de François.

L’Église est toujours ballotée dans le monde. Elle sera toujours signe de contradiction. Toujours persécutée, toujours conspuée, moquée. À partir du moment où elle est dans le monde, là où les hommes blessés par le péché ne veulent pas écouter Dieu ou prendre sa place, l’Église est mise en péril. Elle ne fait pourtant que répondre à l’injonction de son Seigneur qui lui dit de traverser les siècles. Elle ne peut faire autrement. Comme saint Paul, qui ne pouvait pas s’empêcher d’aller vers les juifs pour leur annoncer le Chris : Malheur à moi si je n’annonce pas l’évangile ou encore j’ai dans le cœur une grande tristesse, une douleur incessante pour mes frères juifs (car ils n’ont pas reçu le Christ)

La barque de l’Église est donc ballottée, hier comme aujourd’hui,  par les vents contraires et par tous ceux qui se moquent de Jésus ou raillent les quelques images périmées du christianisme de leur enfance : un « petit » Jésus style 19ème, dessiné au milieu d’un troupeau de brebis sous le regard d’un vieux barbu père fouettard… Du coup, beaucoup parmi les baptisés vont jusqu’à dire, désabusés : c’est un fantôme, c’est une histoire pour enfant, ça n’est pas sérieux..

Ainsi ballottés par les vents contraires, nous sommes souvent pris par le doute, et croyant voir un fantôme, nous avons du mal proclamer notre foi. Ceux qui, malgré tout, se lancent vers le monde passent pour des illuminés ou au mieux pour des téméraires, assez fous pour croire, comme saint Pierre, que l’on puisse marcher sur l’eau avec Jésus, ou affronter les périls pour annoncer le christ.

Si l’on va à contre-courant, si l’on affronte la force du vent contraire, du laïcisme, de la fausse bonne idée d’un monde sans Dieu ni foi, ou si l’on se heurte à la force apparente d’autres religions, le risque est effectivement, comme Pierre, de commencer à se noyer. Le seul moyen pour ne pas se noyer ou pour ne pas être un missionnaire sans lendemain, mais un colporteur de la Bonne nouvelle, c’est de crier vers le Christ : sauve-moi !!!

L’Église est le peuple de ceux qui ont découvert le salut apporté par le Christ et qui en ont fait l’expérience. Peut-être avons-nous fait cette expérience à l’occasion d’une crise existentielle, d’une épreuve, ou lorsque tout allait bien. Nous avons alors saisi la main que Jésus nous a tendue dans la prière, dans les sacrements, ou bénéficié de l’aide d’un autre chrétien, et nous nous sommes retrouvés dans la barque, pacifiés, comprenant la grâce que signifie être membres de la sainte Église de Dieu, faite de pécheurs comme nous. Et nous avons alors pu professer notre foi véritable au fils de Dieu, et non une simple identité chrétienne ou quelques vagues valeurs…

L’actualité cinématographique a rappelé l’épisode héroïque de ces pêcheurs anglais qui, après la déroute de la bataille de Dunkerque, n’ont pas craint de prendre leurs frêles embarcations pour traverser la Manche au milieu des eaux froides et des bombardiers afin d’aller repêcher quelques soldats et les ramener au bercail.

Seigneur, donne-nous leur audace dans notre vie spirituelle, pour aider quelques personnes à remonter dans la barque, à se découvrir fils de l’Église, sauvés par celui que nous reconnaissons vraiment comme le fils de Dieu.

Abbé Damien Verley (Toulouse)